À quoi ressemblera le Moissy de demain ? Derrière cette question, un document pensé avec les habitants pour construire un Plan local d’urbanisme plus simple, plus lisible et plus durable. Entre bâtir et préserver, le PLU pose l’équilibre.
Un nouveau PLU pour un développement maîtrisé
Après quatre ans de travail, la Moissy a arrêté, en conseil municipal le 26 mai dernier, son nouveau Plan local d’urbanisme (PLU). Ce document stratégique trace les grandes lignes du développement de la commune jusqu’à l’horizon 2040.
Un équilibre entre construction et préservation
Comment construire sans dénaturer ? Répondre aux besoins en logements tout en préservant les terres agricoles ? Le PLU répond à ces défis en conciliant urbanisation maîtrisée, qualité de vie et protection de l’environnement.
“Notre PLU datait de 2007 et avait déjà été modifié de nombreuses fois. Il était temps de le refonder pour intégrer les évolutions de la ville et répondre aux enjeux climatiques et sociaux”, explique Betty Chappe, maire-adjointe en charge de l’urbanisme.
Ce PLU s’appuie sur trois piliers essentiels :
- Préserver l’environnement,
- Maîtriser le développement urbain,
- Renforcer l’attractivité de Moissy.
Moissy devra, conformément aux exigences du SDRIF-E (schéma directeur de la région Île-de-France), accueillir environ 1 830 logements d’ici 2040, soit une moyenne de 122 par an.
Des règles plus lisibles et exigeantes
Le règlement introduit des principes clairs :
- limitation des hauteurs à 3 étages (+ attique),
- retrait obligatoire des constructions pour protéger l’intimité,
- prise en compte de l’environnement bâti,
- coefficients d’emprise au sol et de pleine terre,
- protection et plantation obligatoire d’arbres.
Ces nouvelles règles visent à mieux intégrer les projets dans leur environnement et à préserver l’identité des quartiers.
Une approche par quartiers
Le PLU décline sa vision à l’échelle de chaque secteur de la ville. Les zones en mutation bénéficient ainsi d’orientations concrètes sur les types de constructions, les formes urbaines, les liaisons douces ou l’organisation des espaces publics, avec un objectif : assurer la cohérence du développement sur l’ensemble du territoire.
Le patrimoine valorisé
Le PLU ne protège pas uniquement les bâtiments remarquables. Il s’attache aussi à préserver les “ambiances de rues” : maisons traditionnelles, anciennes fermes, patrimoine industriel, œuvres d’art… Autant d’éléments qui participent au charme et à la mémoire de la ville.
Un projet construit avec vous
Balades urbaines, ateliers, réunions publiques, panel citoyen… Le PLU est aussi le fruit d’un travail collectif. “Le cadre de vie et le côté vert de Moissy sont ressortis comme fondamentaux. Il fallait en faire le socle du projet”, souligne Betty Chappe, maire-adjointe chargée de l’aménagement.
Un PLU tourné vers l’écologie
Préserver le cadre de vie tout en préparant l’avenir écologique : c’est le pari du nouveau PLU.
“Ce document s’inscrit clairement dans l’objectif de zéro artificialisation nette à l’horizon 2050”, souligne Betty Chappe. Moissy fait ainsi le choix de sanctuariser ses terres agricoles, notamment à l’est de la commune, là où d’anciens documents prévoyaient encore des extensions urbaines.
Plus de nature en ville
En réponse à la crise du logement et à la pression foncière, la Ville mise sur une sobriété foncière assumée. En centre-ville, cinq à six espaces naturels ont été sanctuarisés pour éviter toute urbanisation future.
Le PLU recense :
- Une cinquantaine d’arbres remarquables
- Une quinzaine d’espaces boisés classés
- Un renforcement des trames vertes et bleues
Une nouvelle orientation commune à tous les quartiers garantit la continuité écologique : protection des espaces naturels, création de liaisons douces, et obligation pour les projets d’intégrer des dispositifs favorables à la biodiversité (plantations locales, toitures végétalisées, passages pour la petite faune…).
Une ville pensée avec et pour la nature
“Il ne s’agit pas seulement de construire, mais d’organiser une ville qui cohabite avec la nature”, résume l’élue. Le cadre de vie, la végétation, l’eau, les paysages : autant d’éléments qui deviennent les fondations du Moissy de demain.
Interview autour du PLU
LINE MAGNE, maire de Moissy-Cramayel – BETTY CHAPPE, maire-adjointe chargée de l’aménagement et de l’urbanisme – CHRISTIAN LE GUERN, habitant de Moissy, membre du panel citoyen
Line Magne : Quelle vision du Moissy de demain porte ce nouveau PLU ?
Ce PLU exprime une vision maîtrisée et cohérente du Moissy de demain : une ville respectueuse de l’écologie, équilibrée et agréable à vivre. Nous avons voulu construire un document qui prépare l’avenir tout en respectant l’identité de notre commune. Cela passe par une transition écologique assumée, en limitant l’étalement urbain, en protégeant nos espaces agricoles et naturels, et en adaptant la ville au changement climatique. Mais aussi par un urbanisme au service du bien-vivre : celui qui favorise la mixité, garantit l’accès au logement pour tous, et préserve un cadre de vie de qualité. Avec ce nouveau PLU, nous donnons à Moissy les moyens de se transformer sans se renier.
Betty Chappe : Quelles sont les priorités concrètes de ce PLU pour répondre aux besoins des habitants ?
Ce PLU fixe une feuille de route claire : accompagner les évolutions de la ville en répondant aux besoins concrets des habitants. Il prévoit une production de logements diversifiés tout en maîtrisant le rythme et la répartition des constructions. L’enjeu est de ne pas étendre la ville, mais de la densifier de manière maîtrisée. Ce document réaffirme également notre attachement à la préservation des espaces naturels et agricoles, qui constituent la majeur partie de notre territoire communal. Enfin, ce PLU est plus lisible, plus simple, plus accessible pour les habitants comme pour les porteurs de projets. Il est le fruit d’un long travail collectif : balades urbaines, ateliers participatifs, réunions publiques, comité citoyen… Autant d’occasions d’écouter, d’échanger et de co-construire un projet à l’image de notre ville.
Christian Le Guern : Quel rôle les habitants ont-ils pu jouer dans l’élaboration de ce nouveau PLU ?
Habitant de Moissy-Cramayel depuis 50 ans, je me suis toujours intéressé à son évolution, notamment sous l’angle environnemental. Membre actif de l’association ADE Sénart et ses environs depuis 1975, j’ai participé à plusieurs enquêtes publiques et suivi de près les projets de transformation urbaine. Intégrer le panel citoyen chargé de la révision du PLU m’a donc semblé une suite logique. La méthode de concertation en quatre phases m’a semblé cohérente. D’abord, les huit balades urbaines ont permis de s’imprégner des quartiers pour mieux en cerner les spécificités. Puis sont venues les réunions et ateliers, au cours desquels nous avons travaillé sur les grands documents structurants comme le Plan d’aménagement et de développement durable (PADD) ou les orientations d’aménagement et de programmation (OAP). Pendant plusieurs mois, une douzaine de participants motivés, issus d’horizons différents, ont confronté leurs points de vue, argumenté, cherché le consensus, tout en défendant l’identité moisséenne : un équilibre entre habitat, activité, et préservation des terres agricoles et zones naturelles. Les encadrants — la Ville et le bureau d’études — ont su nous accompagner, répondre à nos questions et tenir compte des remarques formulées tout au long du processus.
Prochaine étape du PLU : l’enquête publique
Une enquête publique sera organisée à la rentrée 2025. Elle permettra à chacun de consulter le dossier complet et de formuler des remarques. Le dossier sera accessible en mairie et en ligne.
